• Argentine: Neuquen

    Je suis de retour à Puerto Madryn, dans le Chubut, où une nouvelle fois Lucas m´accueil, le temps de changer la jante de la roue arrière. 

    Avant de reprendre la route, on partage une dernière discussion autour d´un maté, incontournable en Argentine.

     En quittant la ville, le vent est une nouvelle fois violent, tout comme la pluie. Mais la pluie ne dure que quelques minutes, puis le soleil revient.

    La route quand a elle se résume a une bande d´asphalte, désespérément plate! Pas un arbre, pas un batiment à l´horizon, rien pour accrocher le regard, cette route qui traverse la pampa est d´une incroyable monotonie.

    Seul une araignée traversant la route m´apporte un peu de distraction...

     La travérsée de l´Arroyo Verde marque le passage entre la province du Chubut et celle de Rio Negro.

     La riviére est a sec. Depuis un long moment, une grande sécheresse touche la région. Ce qui a aidé, quelques "hommes" a nettoyer le terrain dans l´ouest du Chubut, pour y construire et se remplir les poches... Un incendie volontaire a ravagé plusieurs dizaines de milliers d´hectares pendant presque 2 mois (je ne sais pas si les incendies sont encore en cours ou non, il est très compliqué de trouver des informations...), détruisant les forêts primaires de l´ouest du Chubut, près du village de Cholila et dans les parcs nationaux Los Alerces et Lago Puelo. Tout était réuni pour cet incendie gigantesque et la déstruction de ce lieux ou la nature était encore reine, l´allumage du feu par l´homme, la sécheresse, le vent de Patagonie et le peu de moyens mise en oeuvre par les autorités face à l´ampleur de la catastrophe. Désormais, la place est libre pour construire des hotels de luxe et des villas au bord des lacs de cette région touristique...

    Sinon, sur ma route, quelques relief apparaissent.  

      Mais très vite, cela redevient plat. Environ 1000km sur ce type de route m´attendent. Mais heureusement, j´ai un allier, le vent. Pour la première journée, il est favorable. Je parcours, sans le moindre effort et en prenant mon temps, 267km sur la journée. Les jours suivant se ressemble, même si le vent faibli, il reste favorable ou de côté. Chaque jours, je m´arrange pour atteindre une ville en fin de journée (pas toujours facile, avec environ 100 ou 150km entre chaque ville). Face à la monotonie de cette route, j´ai besoin d´animations et de parler le soir. Et chaque soir, les pompiers m´offrent l´hébérgement. C´est toujours agréable, de partager un maté, un repas et de jolies moments. Les bomberos (pompiers) Argentins rendent vraiment le voyage plus agréable.

     A l´approche de la ville de Choele Choel, le paysage change. Je suis désormais près du fleuve Rio Negro. 

     Ce sont toujours de longue ligne droite, plate que j´ai sous les yeux, mais la présence d´eau fait que les villages sont plus nombreux.

     

     La vallée du Rio Negro est une zone où les fruits et légumes sont cultivés en grande quantité, pour alimenter toute la partie sud de l´Argentine.

     

     

     A l´approche de la ville de Neuquen, je croise quelques cyclistes.

     Je suis désormais dans un nouvelle province, celle de Neuquen et c´est la fin des routes monotones, au loin les montagnes apparaissent.

     Je dois franchir 2 côtes à 857m et 1047m d´altitude pour rejoindre la ville de Zapala. Mais le cable de dérailleur casse avant la seconde ascension.

    Pas facile de monter le vélo et ses plus de 50kg en étant bloqué sur le petit pignon...

    Une nuit à Zapala et je prends la direction des iles Malouines. 

     Mais 2200km, dont plus de 1500 a faire à la nage, c´est trop pour moi.

    Je profite de l´excellente piste cyclable et de ses aires de repos, pour prendre la direction de la laguna blanca.

     Mais il faut partager la piste avec les autres usagers.

     Au sommet d´un col à 1310m d´altitude, je croise un troupeau. 

     

     

     Et dans la descente, la Laguna Blanca apparait.

     Un panneau rappel d´être prudent avec les araignées vénimeuses.

     Je prends le temps de me ballader et d´observer les paysages autours de la lagune.

     

     

     

     Malheureusement, aujourd´hui il fait froid et les oiseaux sont partis se réfugier dans un lieu plus chaud.

    Nouveau col, à 1414m d´altitude pour quitter la lagune, puis je descends vers la riviére Picun Leufu. Depuis que j´ai quitter Zapala, les routes sont êxtremement calme et les véhicules rares. 

     En fin d´après midi, un col de plus (1578m). Un vent violent souffle au sommet et dans la descente. Il me faut un long moment avant de trouver un lieux à l´abri du vent sous quelques arbres pour camper, près de la rivière Catatun.

     Le lendemain, l´asphalte laisse place au ripio.

     

     

     Une longue ascension commence.

     

     Le sommet approche et les premiers araucanias apparaissent.

     On ne trouve ces arbres qu´au sud de l´Argentine et du Chili.

     Au sommet, a 1516m d´altitude, le volcan Lanin apparaît au loin et dans la brume.

     Mais place à la descente, connue dans toute la province, la magnifique Bajada de Rahue.

     Une piste comme celle-ci, ce n´est que du plaisir!

     Les pauses photos sont nombreuses dans cette descente.

     

     

     En bas de la descente, je traverse le Rio Aluminé. Je vais désormais suivre cette riviére.

     La route est agréable, les accés à la riviére et les lieux parfait pour camper sont nombreux.

     Je profite de 2 jours dans l´agréable village d´Aluminé pour me reposer et découvrir les alentours. Ce village est un vrai coup de coeur, j´adore l´ambiance détendue qui y régne et les paysages qui l´entourent. 

     

     

     

     

     

     

     Je quitte le village en continuant à suivre le Rio Aluminé vers le nord pendant 20km, puis je quitte la route, pour suivre le Rio Pulmari.

     La région est vraiment parfaite pour voyager à vélo, peu de voitures, des paysages variés, des lieux parfait pour le camping sauvage et des habitants sympatiques.

     

     

     Les lacs, lagunes et rivières sont nombreux au bord de la piste, mais l´eau y est trop froide pour se baigner en ce début   d´automne.

     

     

     

     

     

     

     Pour rejoindre le lac Pulmari, il faut traverser des prè, occuper par les vaches.

     

     La route prend un peu de hauteur et les araucanias laissent place au sapins.

     A l´approche du lac Norquinco, j´entre dans le parc national Lanin. Le lac fait partie depuis peu du parc national, qui s´agrandit pour protéger cette région magnifique et qui est encore peu connu.

     

     

     Le lac suivant, c´est le lac Nonpehuen.

     Et la rivière suivante porte le même nom.

     La piste s´éleve après ce lac et elle est dominé par des parois rocheuses, sur lesquelles poussent des araucanias.

     Je campe dans l´ascension de ce col.

     

     Le lendemain je reprends la route, sous l´oeil de quelques oiseaux non identifié.

     

     Le sommet du col est à 1310m et la descente m´amméne dans le village de Moquehue, situé au bord du lac du même nom.

     Désormais, je roule vers le volcan Batea Mahuida.

     

    L´entrée est payante (2 euros), mais la charmante demoiselle Mapuche à l´entrée ne me fait pas payer, parceque la montée est dificille et j´ai beaucoup de bagages. Elle pense que je n´atteindrais pas la lagune à vélo et ne veut donc pas me faire payer pour rien. La première partie de l´ascension se fait entre les sapins. Puis les arbres deviennent plus rare avec l´altitude.

     Le point de vue sur les lacs Moquehue et Aluminé est impressionant!

     

     

     Et l´ascension continue vers la lagune, la pente est parfois raide.

     

     Mais la lagune est désormais face à moi, à 1752m d´altitude. J´y vois une grenouille malchanceuse.

     L´ascension finale, vers le sommet du volcan Batea Mahuida à 2000m d´altitude se fait à pied. La vue sur la lagune est spectaculaire.  

     Je roule desormais vers Villa Pehuenia, village construit sur une peninsule, sur le lac Aluminé.

     

     Je campe sur le terrain d´une famille Mapuche au bord du lac (Les Mapuche sont l´un des peuple originaire d´Amérique du sud, présent ici depuis des milliers d´années, bien avant la découverte du continent par Christophe Colomb et l´arrivée des Européens qui ont masacrés la majorité des peuples indigénes...).

     

     

     En quittant le lac, peu de temps après le lever du soleil, le ciel est sans un nuage.

     Je profite de la matinée pour découvrir les 5 lagunes, situé près de Villa Pehuenia.

     Près de l´une d´elle, une centaine de perroquets sont présent. Je reste un long moment a les observer, le spectacle est magnifique, mais ils sont terriblement bruyants!

     

     

     La piste entre les Araucanias me permet de passer de lagune en lagune. Une ballade fort agréable.

     

     

     Dans l´après-midi, je continue vers le paso Pino Hachado (1752m). La piste est en très mauvaise état avec de nombreuses pierres. Et il ne faut que quelques kilomètres, avant le choc avec l´une d´elle. Résultat, une crevaison, un pneu abimé et surtout la jante plié. Je ne peux pas continuer, je vais devoir rejoindre le prochain village en stop. Les véhicules sont rares, c´est un avantage pour avoir de l´aide. Dans ce type de cas, le premier véhicule qui passe s´arréte ce qui n´est pas le cas quand il y a beaucoup de circulation!

    Le vélo à l´arriére du pick up de 2 employés d´une société de télécommunication, qui contrôlent et réparent les antennes de la région m´embarquent. Une nouvelle fois, on partage le maté. 

     On croise de nombreux troupeaux sur la piste. C´est la transhumance, mais je vous en parlerez plus dans le prochain article.

     Je suis obligé de prendre une journée de repos dans la petite ville de Loncopué, le seul mécanicien pour vélo n´ouvre qu´à 17H. Le lendemain je quitte la ville, et je peux voir la fumée dégagé par les incendies qui de l´autre côté de la frontiére ravage les forêt d´araucanias du Chili.

     Aujourd´hui, le vent est violent et de face! Et en plus, ca grimpe, pour rejoindre la canyon du Rio Hualcupen.

     Le passage à 1415m d´altitude, me permet de rejoindre ce joli canyon.

     

     Mais le vent au fond du canyon est encore plus violent. J´avance au ralenti.

     Et ce serpent à toute les peines du monde pour traverser cette route à cause du vent

     Le midi, je trouve refuge dans le seul batiment de la zone, un poste de contrôle des carabineros (gendarmes) argentins pour prendre mon repas. Puis l´ascension commence pour sortir du Canyon.

     Il y a de nombreux éleveurs Mapuche dans cette vallée. Mais pour moi, l´ascension est horrible avec le vent. Je ne dépasse pas les 3 ou 4 km/h et à plusieurs reprises, des rafales me font perdre le contrôle du vélo, que je suis obligé de laisser tomber, si je ne veux pas tomber avec lui.

     

     

     

     A la sortie du canyon, je suis désormais sur un plateau à 1760m d´altitude, balayé par le vent. Le lac Caviahue et le volcan Copahue sont désormais face à moi. On peut voir sur le volcan, la poussière qui s´envole sous l´effet du vent.

     Je profite de la fin de journée pour une petite ballade dans un forêt d´araucanias.

     Je vais passer la nuit dans le village de Caviahuée, au bord du lac, où la municipalidad (mairie) m´autorise à dormir dans la piéce ou le matin, les employés municipaux prennent le maté. 

     Le ciel, au dessus de ce lac acide est magnifique. C´est en l´observant que je fais la connaisance de Julio, sa femme et ses 2 charmantes filles. Ils m´offrent le maté, alors que le soleil se couche. 

     Le lendemain, sur la piste vers Copahue, je croise une nouvelle fois cette sympatique famille, qui m´offre un peu d´aide pour le voyage.

     Le vent quant à lui est toujours présent et le froid aussi, à plus de 2000m d´altitude. Copahue, le village au pied du volcan est célébre pour l´activité géologique présente autour et dans le village.

    Partout, il y a de l´eau qui bouillone, ca fume, et ca sent le souffre. 

     

     La boue également s´agite.

     Au choix, vous pouvez profitez de l´eau glaciale des rivières ou de l´eau sulfuré bouillante qui sort des entrailles de la Terre.

     

     

     

     Des thermes abandonnés se situent près du village. 

     

     

     

     

     

     

     

     Une dense vapeur envahit le village. Au centre de Copahue, il y a une immense piscine d´eau sulfuré, à 80ºC. Il est déconseillé  d´y tomber...

     

     Le village est un grand centre thermal. Mais je ne m´y attarde pas, la météo y est mauvaise et depuis plusieurs heures, je vois que le soleil brille dans la vallée où je dois aller ensuite. Je decide donc de descendre rapidement dans cette magnifique vallée. Mais je vous parle de cela et de la suite de l´exploration de la province de Neuquen plus tard!

    Toutes les photos sont ici: https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10206553428463212.1073741945.1496106738&type=1&l=44b9ab0e38

    ici: https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10206581677449419.1073741946.1496106738&type=1&l=198bfede7c

    https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10206655194007287.1073741947.1496106738&type=1&l=abf7b5d1d6

     

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  • Commentaires

    1
    FRANCOIS DESPREZ
    Vendredi 24 Avril 2015 à 22:54

    bonjour Jérémie, Vous nous avez offert de très beaux reportages depuis le début de votre long périple, mais celui-ci est particulièrement saisissant. Je ne sais pas si c'est du aux contrées que vous traversez ou au photographe. Sans doute aux deux ! En tout cas, c'est magnifique et terrifiant à la fois, le soufre, les grosses araignées. On a hâte de la suite ! Cordialement, F DESPREZ

     

     

    2
    tes parents
    Samedi 25 Avril 2015 à 09:35

    C'est avec beaucoup de plaisir que l'on regarde tes photos et t'est articles  qui son très passionnant ,les moutons

    son différent des moutons d'Huquin mais sa doit te rappeler la maison on te souhaite une bonne route et beaucoup de courage,

    a bientot pour la suite

    tes Parents  wink2

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    3
    Dimanche 26 Avril 2015 à 09:54

    Voila après un bon mois d'attente, nous avons internet... c'est la France...;-)) Il était presque plus facile d'avoir le net autour du monde.

    On reprend donc la suite de tes aventures pour voir que tu as installé un moteur sur ton vélo : 267 km dans la journée... ou alors c'est le dopage. 

    En tous cas on suit toujours avec plaisir tes aventures dans ces régions si sauvages.

    Anne-Marie et Patrick

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