• Paso del Agua Negra

    A Vicuña, je fais la connaissance de Tom, un autre voyageur à vélo, venu des Pays-Bas. On décide de prendre ensemble la route du Paso del Agua Negra. Pour Tom le vélo fait partie de sa vie depuis toujours, il grimpait l'Alpe-d'Huez à 11ans... Il à déjà eu l'occasion de grimper les principaux cols français, a fait quelques années de compétiton sur route et un premier voyage à vélo en Europe. Il voyage en Amérique du sud depuis 4 ou 5 mois déjà..

     

    La veille du départ, on a décidé de partir tôt, une grosse journée nous attend. Je me léve tôt, mais Tom n'est pas matinale, je suis prêt à partir quand il se léve... Je décide de profiter de la fraicheur matinale pour faire les premiers kilométres. C'est le début de l'automne et les troupeaux descendent pour passer l'hiver dans les vallées. Je croise des troupeaux de chèvres, de moutons, de chevaux, d'ânes...

     

    J'attend Tom après la pause repas en lisant un livre d'Isabel Allende. On reprends la route ensemble, pour ce premier jour notre objectif est de rejoindre le poste de frontière de Juntas del Toro, situé à 2100m d'altitude et à 95km de Vicuña. La journée est longue, les longs faux plats s'enchainent et les 10 derniers kilomètres deviennent vraiment dur pour Tom.

     

     

    Mais on atteint finalement le poste de douane vers 18H. J'ai soif en arrivant, je rempli un bidon d'eau, commence à boire avant que mes yeux ne s'arrêtent sur un panneau disant: "eau non apte pour la consommation humaine"... On filtre finalement l'eau, qui vient directement de la rivière, mais avec la présence de troupeau plus haut, il faut être prudent.

     

    On peut cuisiner à l'intérieur, on aurait pu y dormir aussi, mais on ne transporte pas les tentes juste pour le plaisir de les portés. Dans la soirée un renard rode autour des tentes à la recherche de nourriture, en vain.

     

    Le lendemain matin on réalise les formalités administrative et on reprend la route. Enfin la piste, l'aphalte s'arrète ici. Cette journée est difficile, les 95km d'ascensions de la veille se ressentent dans nos jambes. Lors de la pause repas, on a à nouveaux droit à la visite d'un renard, très nombreux dans la région. Il s'approche à quelques mètres, mais dès que l'on bouge pour prendre les appareils photos, il prend la fuite.

     

    Après 4H de vélo et beaucoup de pauses, on a parcouru les 33km qui nous séparé de la lagune situé à 3150m d'altitude. Les effets de l'altitude commencent à se faire resentir, le rythme est plus lent. Et en montant la tente, je suis essouflé...

     

    Mais le lieu est magnifique, le niveau de la lagune est bas, ce qui nous laisse beaucoup d'espace pour installer les tentes.

     

     

    Le paysage est magnifique, avec cette lagune entourée de montagnes multicolores:

     


     

    Ce soir là, on prend le temps d'observer le ciel, magnifique. Il n'y a absolument aucune polution lumineuse, la première lampe est à plus de 30km et la première ville à plus de 100. La vue sur la voie lactée est impressionante!

     

    Mais ce soir là on fait également l'expérience du SILENCE. Il n'y a absolument aucun bruit, pas de vent... C'est la première fois dans sa vie que Tom "entend" ça, pour moi c'est la seconde fois (la 1ère fois était en Patagonie). Je crois que ceci est presque impossible en Europe...

     

    Au réveil, le thérmomètre affiche 5ºC, mais pourtant le ruisseau a gelé. On reprend notre ascension, sur un rythme lent, 33 km à nouveaux aujourd'hui et le même temps qu'hier, 4H. La piste longe une petite rivière offrant de magnifique vue.

     

     

     

    Puis on commence à apercevoir le sommet du col, mais c'est encore loin...

     

     

    A 3750m d'altitude, la piste s'éloigne de la rivière, on fait donc le plein d'eau, on n'est pas sûr d'en retrouver avant la descente sur l'autre versant. On s'alourdi donc d'une dizaine de litres chacun... Juste pour le plaisir de les portées, puisqu'à Los Corrales à 4000m d'altitude où l'on installe le campement, une rivière coule directement depuis le glacier Tapado.

     

     

    Les tente sont installées devant les 6216m du Cerro de Olivares.

     

     

    La température chute vite, après un repas (cuit grâce au réchaud de Tom, le mien ne s'allume pas, une nouvelle fois...) on rejoint rapidement les duvets.

     

    La sortie du duvet pour ce dernier jour d'ascension n'est pas facile, il fait -6ºC, mais la vue avec la rivière gelée fait vite oublié le froid. Pour cette première nuit à 4000m, on se dit qu'il aurait pu faire plus froid et que finalement on s'en tire bien.

     

     

    On a même droit à la visite de 2 petits oiseaux, c'est impressionant qu'il puissent vivre à cette altitude dans cet environement. Mais il est temps de reprendre la piste pour enfin franchir ce col!

     

     

    On est lent, il faut garder un rythme régulier sous peine d'être très rapidement éssouflé. Quelques passages plus pentu nous oblige à forcer, le coeur et la respiration s'emballent et on est obligé de prendre une ou deux minutes de pause pour reprendre notre souffle. On a dormi à 20km du sommet, mais ces 20 derniers kilomètres vont nous paraître très long...

     

     

    Tom parait tout petit sur cette piste.

     

    Quelques Guanacos sont là (toujours présents dans les conditions difficiles).

     

     

    Puis enfin, on apercoit le poteau blanc qui marque le sommet, mais il nous faudra encore près d'une heure pour l'atteindre.

    A 10m du sommet, on se serre la main en disant: "on l'a fait!". On a un grand sourire, on est venu à bout des 4779m du Paso del Agua Negra. Ca restera pour tous les 2 une très grande expérience!

     

    On se couvre rapidement, il fait froid avec le vent, avant de faire les traditionelles photos.

     

     

    Le début de la descente n'est pas de tout repos avec une piste en très mauvaise êtat. Mais pour le retour en Argentine les paysages sont également grandiose.

     

     

     

    Mais la descente devient un vrai calvaire, la piste s'améliore, mais un violent vent de face nous freine sérieusement. Tom fait une fringale, mais on décide de continuer pour atteindre l'ancien poste de frontière Argentin à 3000m d'altitude. On y trouve un super lieu pour camper. La soirée est agréable, on est heureux d'avoir franchi ce col!

     

    Pour voir plus de photos, c'est ici: https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10201065089058157.1073741839.1496106738&type=1&l=79830352e1

     

    Dans l'article précédant, j'ai oublié le lien vers les photos. Donc de Viña à Vicuña, c'est ici:

    https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10201019851287241.1073741836.1496106738&type=1&l=d676130bea

     

    La page itinéraire et statistiques à également été mise à jour avec les nouveautées en rouge. c'est ici

    « De Viña del Mar à VicuñaNord-ouest Argentin »

  • Commentaires

    1
    tes parents
    Samedi 27 Avril 2013 à 08:58

    félicitation a toi et tom c'est beaucoup de courage mais surtout un vrai exploie,nous sommes très fièr ,

    tes photos son toujours aussi magnifique comme tes reportages on voyage avec toi, bonne route a tout les voyageurs !!!!!

    2
    FRANCOIS DESPREZ
    Samedi 27 Avril 2013 à 17:02

    Un tel effort à une telle altitude et par des températures froides qui ne doivent pas facililer la récupération la nuit, cela force l'admiration.

    Bravo à tous les deux.

    Bon repos dans la descente et en Argentine !

    Cordialement,

    François DESPREZ

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    3
    Barbara B.
    Samedi 11 Mai 2013 à 14:10

    Yeeeees ! Tu l'as fait (je n'en doutais pas ceci dit) ! C'est super que vous ayez pu faire ça ensemble avec Tom.

    Les photos sont super, ça me donnerait -presque- envie de me mettre au vélo!!

    Contente d'avoir croisé ta route à Vicuna, bonne route à toi et bravo pour ce méga col, ça y est, t'as égalé le Mont Blanc !!

    Barbara (qui a fini par arriver en Argentine via Ushuaia et qui a pu faire le Torres Del Paine avant que tout ne ferme!)

     

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