• La côte Pacifique de Lebu à Viña del Mar

    Après plus d'un mois sans article, il est temps d'en écrire un nouveau.

     

    Je quitte donc Lebu, petite ville sur la côte Pacifique, le 1er mars en direction du nord. Pendant les prochains 900km je vais plus ou moins longer la côte. Mais entre chaque village situé au bord de l'océan, il faut rentrer dans les terres qui sont particulièrements vallonées. Le parcours sera donc une successions d'ascensions et de descentes de quelques kilomêtres à chaque fois, tout sauf une petite ballade en bord de mer... Et ça commence dès la sortie de Lebu.

     

     

     

    L'océan et la côte sont recouverts de nuages, mais dès que l'on prend un peu d'altitude sur les collines, le soleil reprend ses droits. Le changement de température est impressionant, en "altitude" (en fait à 100m d'altitude) il fait chaud et sec, je suis en T-shirt et dès que la piste descend dans les nuages, l'air devient humide et glaciale, il faut à chaque fois rajouter une epaisseur de vêtement.

    Je casse une nouvelle fois la chaine après quelques dizaines de kilomêtres. Le plateau intérmediaire est très usé, ce qui provoque des sauts de chaine et sa rupture.

     

     

    La route continue a être vallonée, ce qui me permet de prendre un peu de vitesse dans les descentes...

     

     

     

    Lorsque je traverse la première petite ville après 70km, Arauco, je trouve un magasin de vélo sur la place du village. La boutique est tenu par 2 frères super sympas... Mais il n'ont pas les pièces qu'il me faut, ils me disent que je trouverai seulement dans la capitale, Santiago... (encore à 800km). Ils sont fascinées par mon vélo, on discute un long moment. Ils repèrent une hernie prèsente depuis un moment déjà sur le pneu. Ils me proposent de faire une réparation "à la Chilienne". L'un d'eux fais le tour des poubelles du coin pour trouver une bouteille en plastique qu'il découpe, pour coller à l'intérieur du pneu... Je ne suis pas convaincu par la réparation à la Chilienne et j'ai raison puisque je crève a cause de ce bout de plastique le lendemain. Mais j'ai passé un bon moment avec eux, à discuter près de trois heures. Ils me trouvent même un endroit ou mettre la tente, mais le lieu ne me plait pas trop, je dormirais finalement au milieu de la fôret quelques kilomêtres plus loin.

     

    A vélo sur l'autoroute!

    Le lendemain, pour poursuivre vers le nord, la seul solution est de prendre l'autoroute pendant environ 50km pour rejoindre Concepcion. Inutile de dire que ce n'est pas la journée la plus passionante du voyage à rouler sur la bande d'arrêts d'urgence. Je traverse Concepcion sans m'y arrêter, puis finalement un peu plus loin, la route devient enfin intéressante, le long de l'océan. Un cycliste local m'accompagne pendant une vingtaine de kilomètres. Je traverse de petite station balnéaire.  C'est la dernière semaine des vacances d'été au Chili, il y a beaucoup de monde sur les plages et nottament à Dichato.

     

     

    Cette ville à été dévasté par un tsunami il y a tout juste trois ans (c'était le 27 février 2010). Mais aujourd'hui, tout a été reconstruit au même endroit (est-ce une bonne idée? ). Tout est neuf dans la ville, c'est impressionant.

     

    Après cette zone touristique, la côte devient plus déchiqueté, plus sauvage et la route laisse la place à une piste. Les paysages sont magnifiques.

     

     

    Lors d'une pause photos, un homme vient me parler et me dit que 2 autres voyageurs à vélo sont passé par ici il y à 3H environ...

     

    En fin de journée, j'arrive au bord d'une immense plage privé. L'entrée est payante, mais après discusion avec la propriétaire, c'est gratuit pour moi et je peux y rester le temps que je veux. L'endroit est tout simplement paradisiaque, avec une plage de sable noir dans un joli décor. J'y passe la nuit après un coucher de soleil magnifique.

     

     

     

    J'y resterai bien quelques jours, mais le tsunami est passé par là également et depuis il n'y a plus d'eau potable dans le secteur... Je dois donc reprendre la piste le lendemain. Au premier village je m'arrête devant une maison ou 2 hommes d'ages mûres discutent pour demander de l'eau, ils me disent qu'hier soir 2 voyageurs à vélo sont passés dans ce petit village comme des flèches. Et ca fait déjà 2 ou 3 jours que je vois des traces de pneus de vélo sur les pistes.

     

     

    Une très belle rencontre!

    En fin de journée, après le passage d'un col à 550m d'altitude, je plonge vers l'océan, mais alors que le soleil brille au passage du col, à l'approche de la côte, un épais brouillard fait son apparition. L'atmosphère dans la ville en bas de la descente est plutôt glauque avec ce brouillard et je ne souhaite pas passé la nuit dans cette humidité. Je poursuit donc la route vers le nord et j'emprunte la première piste que je vois qui part dans l'intérieur des terres. La piste grimpe rapidement sur une colline, à 150m d'altitude, je retrouve le soleil, mais il faut continuer à montée (une côte très raide, toujours sympa en fin de journée) jusqu'à 250m d'altitude pour trouver un terrain propice pour mettre la tente. Je trouve enfin ce terrain près d'une petite ferme. Je vais voir le propriètaire, Gonzalo qui accepte immédiatement.

     

     

    On discute le temps de monter la tente, Gonzalo et sa famille sont super sympa. Il m'invite à partager le repas, mais avant je profite du coucher de soleil au dessus des nuages... Juste magnifique!

     

     

    Au programme du repas, du pain, des oeufs et ... Des Algues avec ????? (je n'ai pas retenu le mot en espagnol et je ne sais pas ce que c'était, mais je crois que parfois c'est mieux de ne pas savoir...). La famille n'est pas très riche, ils sont presque autonome en nourriture et ils ne consomment que le produit de leur travail. Leur acceuil est absolument géniale, je passe une très bonne soirée avec eux.

     

     

     

     

    Je regagne la tente, puis après quelques minutes je vois une lumière qui s'approche de la tente puis j'entend: "Jérémie, on t'a apporté un matelas, ça sera plus confortable". Je n'en ai pas besoin, mais je me vois mal leur dire de repartir avec leur matelas, on le fait donc rentrer dans la tente (oui, j'ai une grande tente!). Le lendemain matin, petit-déjeuner offert bien-sûr, à base de pain et d'oeufs. Je vais faire dans le cliché, mais ils ont peu et c'est incroyable ce qu'ils donnent!

     

    Je reprends la piste après ce magnifique moment partagé et retrouve le brouillard.

     

     

    Je fais 2 rencontres sympatiques dans la journée...

     

     

     

    C'est rassurant de dormir avec une tente qui ne ferme plus! Sinon la piste reste valonnée...

     

     

     

    Quelques pourcentages sympathiques avec un vélo qui pése plus de 40kg chargé...

     

     

    La journée suivante est plutôt ennuyeuse, le temps est gris, la route est à environ 1km de l'océan (Donc on ne l'apercoit que de temps en temps) et elle est plate.

     

    Puis, j'arrive à un croisement et à l'arrêt de bus j'aperçoit 2 vélo, c'est Thomas et Virginie (thomasvirginie.wordpress.com), le couple de Français rencontré 2 fois déjà près de Chaiten, un mois plus tôt. On a beau voyager à des rythmes totalement différents et emprunter des parcours différents, on retombe toujours sur les mêmes personnes! C'est marrant les coïncidence du voyage.

     

    Mais les 2 cyclistes dont on me parle depuis plusieurs jours, ce n'est pas Thomas et Virginie, qui me disent que 2 suisses viennent juste de repartir de l'arrêt de bus il y a une demi-heure. Tiens, 2 suisses, ça me dit quelquechose... On a pas mal voyager ensemble pendant plus de 1500km, mais depuis El Bolson, d'où je suis reparti 5 jours après eux, je ne savais pas où ils se trouvaient. Sydney et Rémy ne sont plus qu'à quelques kilomètres.

     

    Mais les retrouvailles ne sont pas pour tout de suite, ils ont pris la route à droite, je repars à gauche avec Thomas et Virginie. La route devient beaucoup plus jolie, Thomas et Virginie s'arrêtent dans un camping, je poursuit ma route. J'ai encore un petit souci d'argent, mon itinéraire évite les grandes villes et dans les petits villages Chiliens, il n'y a qu'une banque, la Banco Estado mais bien sûr ma carte ne fonctionne pas dans cette banque... Il me reste 2€ et un peu de pain pour rejoindre Pichilemu situé à 150km environ...

     

    On nous a annoncé que lorsque la route quitte la côte Pacifique et devient une piste, il y a une ascension terrible sur 4km. Dès le premier kilomètre, effectivement la piste est très pentue avec un pourcentage moyen à 13%. Et bien sûr la piste est en mauvaise êtat avec un passage de 100m impraticable à vélo.

     

     

    Le deuxième kilomètre reste difficile (9%) puis finalement les 2 derniers kilomètres ne sont "qu'à 7%". Dans le dernier kilomètre, 2 chiots sortient de je ne sais où m'accompagne. Je crois qu'ils veulent à manger mais ils ont mal choisient leur jour.

     

    Finalement la descente sera plus compliqué que la montée, je descends tranquillement (en fait un peu trop vite) et je ne peux éviter une pierre, le chambre à air avant explose et j'heurte une seconde pierre quelques mêtres plus loin, j'évite la chute de justesse. Mais je me retrouve avec une chambre à air irréparable, alors que la nuit approche. Je fini la descente à pieds. En bas se trouve un tout petit village, Aquelarre, sur les rives du lac Vichuquén.

     

     

    Je m'arrête pour demander à deux hommes où il y a un coin tranquille pour poser ma tente. L'un d'eux tient une épicerie, il me propose de mettre la tente devant l'épicerie. Le temps de montée la tente, 2 ou 3 voisins arrivent, on parle du voyage, je leurs dit que j'ai un problème mécanique mais que je ne sais pas comment réparer. L'un d'eux me dit immédiatement, demain matin on va en voiture dans le village voisin et je t'achète la pièce qu'il te faut. Ce n'est "qu'une chambre à air" mais lorsqu'il me propose son aide il ne sait pas ce que c'est... Le lendemain matin il sera là au rendez-vous pour l'aller-retour jusqu'au village voisin! C'est incroyable la gentillesse des gens ici!

     

    Mais ca ne s'arrête pas là puisque l'épicier, Gillermo,  m'invite à manger avec lui, sa femme, Lety et son fils, Felipe.

     

     

    Une super soirée, a parler de tout, de voyage, de la vie dans la campagne Chilienne, de politique (C'est le jour de la mort d'Hugo Chavez, le président Venezuelien et ça fait bien sûr la une de l'actualité en amérique du sud.)

    Le lendemain matin je suis bien sûr invité au petit déjeuner et je dois insister pour ne pas repartir avec la moitié de l'épicerie... Un immense merci au personnes du village de Aquelarre pour l'aide et l'accueil. 3 semaines plus tard, je reçoit un message de Gillermo, disant merci d'être venu et surtout n'oublie pas, quand tu reviens au Chili de venir nous voir, nous on ne t'oubliera pas.  Cette gentillesse est hyper touchante et c'est aussi pour rencontrer des gens comme ça que j'ai choisi de faire ce voyage!

     

    Je reprends la piste, mais bien sûr après quelques kilomètres un nouveau problème mécanique fait son apparition. La gaine du cable de dérailleur avant casse, la chaine est bloqué sur le petit plateau. Après une réparation "à la Chilienne" (avec du rouleau adhésif) je peux à nouveau changer de plateau. La piste emprunte les crêtes, on peut observer l'océan Pacifique à gauche et la région centrale du Chili avec la cordillière des andes au fond en regardant à droite.

     

     

    Je rejoins Pichilemu, l'un des principaux spot de surf du Chili. Je vais dans l'un des camping de la ville et directement j'y repère le vélo orange de Sydney. Je savais qu'il passait la nuit et une journée de repos à Pichilemu, mais eux ne s'attendaient vraiment pas à me voir là. Le lendemain je recroise bien sûr par hasard Thomas et Virginie.

     

    La journée à Pichilemu est l'occasion de refaire le plein d'argent. Je me lance à la recherche d'une banque et finalement il n'y a qu'une banque... Inutile de vous dire que c'est une banque Banco Estado et que je ne peux donc pas retirer. Je vais finalement à la station essence, ou je paye un "plein fictif" par carte et il me donne la somme correspondante en liquide après avoir pris une petite comission de 5%. Je dois également changé mon pneu, puisque je crève encore 2 fois en roulant juste dans Pichilemu, l'hernie est trop grande et la bande de roulement est bien usé. J'achéte un pneu premier prix à 5€, il faut simplement qu'il tienne 250km jusqu'à la prochaine grande ville.

     

     

    Après cette journée tranquille à Pichilemu, je reprends la route vers Viña del Mar, Sydney et Rémy prennent la direction de Santiago d'où Rémy prend un avion fin mars pour rejoindre la Suisse, Sydney poursuivra sa route vers le Mexique. Mon intuition me dit que l'on se recroisera sans doute prochainement. Quant à Thomas et Virginie ils rejoignent également Viña del Mar mais en bus.

     

    Le soir j'arrive à Santa Domingo, ville très riche sur la côte à une centaine de kilomètres de la capitale. La ville est faite de grande villa, inutile de dire que ma tente n'y a pas sa place.

     

     

    Je me tourne donc vers la caserne de pompiers, l'accueil est super, après réflexion, ils m'offrent un petit local pour la nuit et l'accés à la douche avec l'eau chaude. C'est le paradis pour un voyageur à vélo. Le capitaine des pompiers est super sympa, en repartant il m'offre une casquette Cristal (la bière locale).

     

    Le dernier jour pour rejoindre Viña del Mar est principalement composé d'autoroutes, dont une qui contrairement aux autres est interdite aux vélos. Mais deux véhicules de carabineros (police) me doublent et personnes ne me dit rien. Je croise également sur cette autoroute un cycliste à l'entrainement...

     

    J'arrive finalement à Viña del Mar ou je vais passer beaucoup plus de temps que prévu...

     

     

    Mais cela fera l'objet d'un autre article.

     

    Toutes les photos sont visiblent ici: https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10200831208171281.1073741827.1496106738&type=1&l=bdbe8d2140

     

    La rubrique Itinéraire et statistiques a été mise à jour (les nouveautés sont en rouge).

     

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  • Commentaires

    1
    Mgeumetz
    Mercredi 3 Avril 2013 à 17:52
    Superbe photos et bel article !!
    J'ai vu que ton velo était rèparè... Reste a résoudre ce problème de cb, je sais qu'en amérique du sud beaucoup de commerçants ou de distributeurs refusent Visa et travaillent exclusivement avec MasterCard...
    A chaque problème sa solution !!

    Bises
    Mickael
    2
    FRANCOIS DESPREZ
    Vendredi 5 Avril 2013 à 13:01

    Prendre la photo de son compteur en roulant à plus de 80 km/h, ce n'est pas très prudent!

    C'est super que vous ayez toutes ces occasions de rencontres avec les autochtones et de constater leur hospitalité. On pourrait en prendre de la graine!

    J'imagine que vous parlez désormais l'espagnol couramment?

    Bonne suite de périple.

    François Desprez

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    3
    tes parents
    Dimanche 7 Avril 2013 à 09:51

    on voie que l'amérique du sud est très hospitalière et acceuillante merçi a tous

    4
    2rouesvagabondes Profil de 2rouesvagabondes
    Dimanche 7 Avril 2013 à 23:03

    Le compteur a une fonction qui garde la vitesse maximum en mémoire. Je vous rassure, je ne prends pas de photos à 80km/h...

    C'est vrai que je me pose souvent la question, si un sud-américains voyage à vélo en Europe, sera-t-il aussi bien accueilli? 

    Mon espagnol n'est pas parfait, mais suffisant pour avoir de vrai conversations.

    Et merci à toutes les personnes qui laissent des commentaires ici ou sur FB.

     

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