• D'Ushuaïa à Punta Arenas

    Le réveil pour cette dernière nuit à Ushuaïa se fait sous le soleil. Après un bon petit déjeuner, je pars à vélo direction le nord, pour quitter la ville il faut d'abord traverser la zone industrielle, puis rapidement la route s'élève, offrant une dernière vue sur la ville du bout du monde.

     

     

     

    Cette première ascension m'amène à 310m d'altitude, avec pour décor, les sommets de la cordillère des Andes.

     

     

     

    S'en suit une longue descente dans une jolie vallée pour arriver à la station de ski Cerro Castor, la plus australe de la planète. Je fais une pause pour manger le long de la rivière, dernier moment de répit avant d'attaquer l'ascension du Paso Garribaldi à 430m d'altitude.

     

     

     

    Le sommet est proche

    Le sommet est proche.

     

    Le paso Garibaldi est le col routier le plus au sud qui permet de franchir la cordillère des Andes. Le sommet du col offre un joli point de vue sur le lac Escondido au premier plan et sur le Lac Fagnano au fond, même si le temps toujours nuageux rend difficile la possibilité de faire de belles photos.

     

     

     

    Alors que j'observe ce paysage, un bus de touristes chinois s'arrête pour lui aussi admirer le paysage, mais ils oublient rapidement les lacs et je deviens leur centre d'attention... Tous trouvent fantastique mon voyage, le guide Argentin avec qui je discute en rajoute un peu, en disant que je viens de franchir la plus longue chaine de montage du monde à vélo (D'accord c'est vrai, mais par le col le plus bas...). L'ensemble des jeunes femmes souhaitent être prise en photos à mes côtés et j'avoue quelques hommes aussi. Je suis littéralement photographié sous tous les angles, mais ils sont super sympa! Ils prennent la direction d'Ushuaïa pour embarquer en direction de l'Antarctique.

     

     

     

    La situation est vraiment très drôle, mais après cet interlude, il faut reprendre la route et la descente du col. Quelques centaines de mètres plus loin, un autre point de vue, avec cette fois-ci trois bus de touristes chinois. Je m'arrête bien-sur pour vérifier si ma popularité en Chine est réelle.

    La même scène surréaliste se reproduit, mais en trois fois plus grandes... Une jeune femme va même jusqu'à dire que je suis un héros, je suis mort de rire! Elle prendra d'ailleurs au moins cinquante photos de moi. Ensuite, le manager d'une grande entreprise chinoise me laisse ses coordonnées et m'invite à visiter la Chine quand je le souhaite, il s'occupe de tout! Après ces moments vraiment sympa et décalé, je reprends enfin la descente, mais la pluie commence à tomber. Elle ne me quittera plus pour les 50 derniers kilomètres de la journée.

     

    Jusqu'à Tolhuin, le paysage s'aplanit, ca devient long sous la pluie, seul un renard viendra me distraire et la dernière petite ascension pour rejoindre le village sera particulièrement difficile après 110km.

     

     

    D'Ushuaïa à Punta Arenas

     

    Mais si je tiens à rejoindre absolument Tolhuin, c'est parce qu'on m'a parlé de la panaderia (boulangerie) La Union et de son propriètaire Emilio. Il est fan de vélo et il offre l'hébergement à tous les voyageurs à vélo qui passent par là. Il dispose d'une pièce avec trois lits uniquement réservés pour cela. Les murs de la pièce sont recouverts de dizaines de messages de mes prédécesseurs. L'endroit est devenu incontournable.

     

     

     

    Lorsque j'arrive, Emilio n'est pas là, mais les employés de l'immense panaderia  ont l'habitude, je suis accueilli royalement, avec un énorme repas offert: 2 croissants, 2 pains, 2 empenadas, 2 tomates et un plat rempli de poulet, il y en a au moins pour 4 personnes.

     

    Après une bonne nuit, je reprends la route direction Rio Grande pour une journée de 115km, mais le vent de dos rend la journée facile. La route est vallonnée et je suis accompagné par les chants d'oiseaux incessants, c'est impressionnant la quantité d'oiseaux que l'on peut observer dans la région. Je vois également beaucoup guanacos au loin.D'Ushuaïa à Punta Arenas

     

    Arrivé à Rio Grande, ville sans grand intérêt, je m'offre une journée de repos. Ca sera une grosse erreur stratégique, j'aurais dû profiter de cette journée ou le vent était faible...

    Le lendemain je reprends la route, le vent est violent, il est de 3/4 face et il est difficile de rester sur la route, le vent me pousse régulièrement dans le bas côté, mais heureusement il y a une large bande de gravier qui longe la route. Cette journée de 84km contre le vent sera très longue avec une vitesse moyenne de 11km/h seulement. Heuresement cette journée sera marqué par de nombreuses rencontres.

     

    La première sera celle de Stanley, cet Australien a quitté l'Alaska à vélo, sans savoir où il allait, le voici 16 mois plus tard à quelques kilomètres d'Ushuaïa... Voici son site internet: buff3ysbicyclingblog.com/ Il me raconte son magnifique voyage, mais il est heureux que son voyage se termine, il commence a en avoir marre et est heureux de retourner en Australie pour noël. Avant de partir il me parle de Tony, que je devrais bientôt croiser...

     

     

     

    Quelques kilomètres plus loin ca sera au tour d'un couple d'Argentins, qui partie du nord de l'Argentine ont rejoint Ushuaïa à vélo. Ils sont très sympa, me donnent tous les bons plans pour la suite et me parlent de Tony...

     

     

     

    Un peu plus tard, une silouhette apparait au loin, Tony ne serait donc pas une légende...

     

     

    Cet irlandais parcourt le monde en courant chaque jour un marathon (soit 42km, enfin il s'accorde un jour de repos par semaine), tout en poussant ses bagages. Cela dure depuis 2ans, il a déjà parcouru toute l'Amérique, il souhaite maintenant prendre la direction de l'Océanie, puis de l'Asie, de l'Afrique et de l'Europe... Il souhaite courir pendant encore 3ans, son enthousiasme est impressionnant. Plus d'informations ici: www.theworldjog.com

     

     

     

    Ensuite un couple de brésiliens en 4x4 s'arrêtent et m'offre un tas de choses à manger. La fin de journée devient vraiment difficile, le compteur ne dépasse plus les 10km/h dans ce paysage.

     

     

     

    A quelques kilomètres de mon arrivée au poste de frontière de San Sebastian, je croise un suisse, Alexander, qui vient de parcourir les un peu plus de 3000km de la ruta 3, de Buenos Aires à Ushuaïa en roller. Toutes les informations ici: http://www.sportfotograf.ch/

     

     

     

    La journée se termine au poste de frontière Argentin, ou les sympathiques douaniers mettent à ma disposition un local chauffée pour passer la nuit. C'est un plaisir de ne pas à avoir à monter la tente avec un tel vent...

     

    Le lendemain au réveil, le vent est terrible, je comprends tout de suite que la journée va être compliquée.

     

    Juste après le poste de douane Argentin, la route se transforme en piste, le vent est de face et très rapidement je me trouve confronté à un mur. Le problème n'est plus d'avancer, mais simplement de tenir debout et de rester sur la piste. Je suis rapidement incapable de vraiment rouler à vélo, je dois souvent marcher, mais même là c'est très compliqué. Cette région est un des endroits de la planète ou les vents sont les plus violents, avec 200jours par an ou le vent dépasse les 100km/h. Et il n'y a aucun doute, aujourd'hui le vent les dépassent. Pour les fans de voile, on est dans la région des 50ème hurlants...

     

    Lors de rafale un peu plus forte encore, le gravier se souléve de la piste et je recoit des véritables pluies de gravier qui me fouettent le visage et les mains. Il me faudra 3H15 pour parcourir 7,8km, soit une moyenne de 2,4km/h. Mais au fil du temps la moyenne continue à descendre...

     

     

     

    Il reste 160km pour rejoindre Porvenir et aucune acalmie n'est prévu dans les 5 prochains jours. Il faut se résoudre a l'évidence, la seul solution pour rejoindre Punta Arenas est le stop. Je suis rapidement pris en stop par 3 ouvriers argentins en pick-up, bonne ambiance dans la voiture, mais leurs sens de l'orientation est a revoir. Je traverse le détroit de Magelan avec eux, dans des conditions difficile.

     

    Des creux de plusieurs mètres se forment dans le detroit avec le vent. Le bateau bouge beaucoup et ont est régulièrement arrosé par une vague.

     

     

    Voilà le résultat quand on prend une photo au moment ou la vague arrive, l'appareil prend l'eau:

     

     

    Je trouve très rapidement un autre Pick up pour me conduire à Punta Arenas. Mais cet article commence vraiment a être long, donc je vous laisse avec quelques photos de la ville.

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    geumetz andre
    Jeudi 13 Décembre 2012 à 19:21

    trés beau reportage et de trés belles photos bonne route

    2
    FRANCOIS DESPREZ
    Vendredi 14 Décembre 2012 à 19:13

    Bon courage pour la suite.

    Ces belles photos donnent envie de voyage!

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